Tir à la corde

Pour tromper leur ennui, Hippopotame et Éléphant taquinent méchamment Lièvre. Ils le traitent de « gringalet riquiqui et de crétin fini ». Parce qu'il veut mettre un terme à ces humiliations répétées, Lièvre trouve une idée : il propose séparément à ses bourreaux une partie de tir à la corde, en leur affirmant qu'il sera le meilleur. Il se cache entre Hippopotame et Éléphant qui tirent tous deux sur la corde. Etonnés et surpris par la force du petit animal, les molosses ne renoncent pas à la partie. Lièvre nargue ses adversaires jusqu'à ce que le subterfuge soit découvert. « Le gringalet se croit fortiche parce qu'il nous a roulés, mais rira bien qui rira le dernier ! ». Heureusement Lièvre, à défaut d'être grand et costaud, en a dans le ciboulot et sait prendre ses jambes à son cou !

En hommage à sa mère qui lui a fait découvrir les contes africains, John Burningham plante ici son décor dans une jungle luxuriante pour nous raconter une fable animalière. L'auteur anglais revisite l'histoire de David et Goliath en mettant en scène deux puissants pachydermes et un petit lièvre rusé. Mais avec une variante intéressante : le rongeur manque de sobriété, à force de tirer sur la corde elle finit par lâcher. La morale de cette histoire nous incite à ne pas trop en faire, à rester humble dans les affaires, sous peine de tomber de haut.
Si le message véhiculé à travers cet album est intéressant, c'est bel et bien la qualité graphique qui est à relever, à la fois dynamique, expressive et pleine d'humour. On remercie les Editions Kaléidoscope d'avoir traduit pour la première fois en français cette histoire parue en 1968 Outre-Atlantique.