Toto veut la pomme

Soit un ver rose qui ressemble à une chaussette, Toto. Soit une pomme rouge ronde comme un ballon. Tous deux sont fièrement présentés comme à la parade. Suit immédiatement le problème : la pomme est en haut, Toto est en bas. La distance qui les sépare paraît immense dans le regard de Toto. Comment résoudre le problème ? « Un oiseau passe. Toto a une idée. » Un oiseau, un écureuil, une feuille : par trois fois, Toto va bricoler un leurre pour atteindre la pomme, objet de sa convoitise. A chaque fois l’astuce fonctionne, il est transporté par l’oiseau et l’écureuil ; transformé en papillon, il vole comme la feuille. Mais, malheur, par trois fois il rate sa cible. L’oiseau atteint un mauvais arbre, l’écureuil le dépose à la cime d’un autre arbre, et enfin, selon le principe de la gravité, en se laissant tomber Toto se retrouve par terre. Donc au point de départ : la pomme est en haut, Toto est en bas !

Dans la scénographie très rigoureuse mise en place par Mathieu Lavoie et Toto réunis, il y a trois temps. A chaque fois, Toto a une idée, Toto bricole (c’est un artiste !), Toto attend. Véritable succession de gags à répétition, cette histoire nous fait penser à l’obstination du Beau Ver Dodu (Nancy Laan et Marisabina Russo), et la chute est savoureuse… ni pour Toto, ni pour la pomme ! Le jeu entre le haut, le bas, près, loin, le but à portée de la main, toujours différé, est d’une efficacité redoutable, c’est vraiment très drôle !