On a toujours besoin d'un rhinocéros chez soi

Le rhinocéros, féroce ? Dès 1964, Shel Silverstein prouvait le contraire. Il l'imagine en animal de compagnie auprès d'enfants ravis de s'amuser avec lui. Le rhinocéros aime la corde à sauter, il joue le navire échoué, il protège des parents pas contents, il se déguise pour Halloween... et il va même aider la grand-mère à faire des trous au milieu de ses beignets ! Avec sa bouille expressive, ses sourcils de jeune fille et ses kilogrammes rondouillards, c'est le copain rêvé.


Le dessin stylisé mais acéré de traits noirs sur fonds blanc, le texte qui dit une chose et l'image qui en rajoute dans l'humour, la force de la simplicité et de la tendresse : aujourd'hui, l'ouvrage n'a pas une ride. Nonobstant ses effets minimalistes, Shel Silverstein a su se montrer extrêmement novateur, fantaisiste, et a pu inspirer bon nombre d'albums notamment dans la forme et la façon de s'approprier l'illustration. Et puis, ce rhinocéros fait un peu penser à l'éléphant de Gilles Bachelet... Un classique dont on ne se lasse pas !