Tous les chemins de mon papi

Aujourd’hui comme chaque mercredi, Papi s’occupe de son petit-fils après l’école. Ensemble, ils passent l’après-midi à dessiner en silence puis dégustent leur chocolat préféré de façon espiègle. À la tombée du jour, vient alors le moment tendre et complice où l’exploration des lignes qui parcheminent le visage de l’aïeul est un prétexte pour partager les événements marquants de son vécu (voyage, mariage, naissance).

L’autrice explore le lien intergénérationnel dans son rôle unique et précieux de transmission. Passeur de savoir-faire et dépositaire de la mémoire familiale, le grand-père initie le petit garçon au dessin et lui raconte la filiation comme une promenade sur les chemins de la vie. L’album propose une image positive de la vieillesse et de ses signes. Reliques d’émotions, les rides ne symbolisent pas l’âge mais sont les traces indélébiles de souvenirs passés. L’histoire n’est pas sans rappeler un autre titre, Le visage de Mamina, édité en 2017 dans sa version francophone par Gallimard Jeunesse et qui utilise la même métaphore.

Le texte de Céline Person est écrit à hauteur d’enfant : le lexique est simple et la syntaxe proche de l’oral. Le mode de narration à la première personne facilite l’entrée dans l’œuvre et favorise l’identification au personnage. Les dessins pleins de rondeur de Mathilde Domecq reflètent la douceur du récit tandis que l’usage de la bichromie (bleu et gris) donne un côté rétro. Les notes colorées uniquement présentes sur la couverture auraient pu apporter plus de légèreté au cheminement du vieil homme joueur et farceur.

Tous les chemins de mon papi figure parmi la sélection Maternelle/CP du Prix Chronos de littérature 2024.