Tout rond

« J’aime les choses rondes ». Une petite fille se courbe pour ramasser une orange. Au-dessus d’elle brille le soleil, elle porte un chapeau de paille et une salopette à pois blancs, le thème est lancé : nature ou culture, la forme circulaire est omni-présente. Dernière page, la fillette affirme « j’aime ce qui est rond », elle est entourée par les bras de son père. Plus rien n’est rond au sens géométrique du terme. L’album chemine ainsi entre le détail de ce qui est arrondi dans la nature et le sentiment de plénitude, l’émotion associés à la rondeur.

Le jeune lecteur accompagne l’héroïne dans ses découvertes. Elle tend la main vers l’oranger chargé de fruits. Son visage tout en douceur se concentre sur les courbes orangées qu’elle va atteindre. L’illustration de Taeeun Yoo soutient le texte de Joyce Sidman, d’un même pas, dans une même tendresse pour ce qui est vu par l’enfant et partagé avec le lecteur : les œufs ronds de la tortue, les myrtilles cueillies et déposées dans les paniers tressés. Entre poésie et documentaire, l’auteure décrit aussi bien la fragilité de la bulle de savon qui s’élève dans l’air ou les cercles produits dans l’eau par la pluie, que le travail du temps sur la roche qui l’érode. D’un tableau à l’autre, les auteurs nous invitent à regarder autour de nous. A chacun de compléter.

Chant d’amour à la nature, sentiment de paix et d’harmonie, confiance dans la vitalité de l’enfant, de l’adulte au sein de l’univers, cet album qui regarde aussi bien l’infiniment petit que l’infiniment grand procure une émotion joyeuse et douce due aux talents conjugués des auteure-illustrateur.