Trois soeurs

Trois sœurs en robe et tablier blanc, posent devant leur jolie maison à la façade bleue. On y aperçoit Eléonore, la brune, qui - statut d'aînée oblige - possède la plus belle chambre. Puis, vient Martha, la rousse, qui s'inspire du paysage urbain qu'elle observe depuis sa fenêtre pour raconter des récits amusants. Enfin Jane, la cadette, à qui l'on a attribué la chambre mansardée, avec vue sur la voie lactée. Les années passent et Eléonore s'en va, « laissant sur le mur, à la place de son tableau, un carré vide, très laid ». Quelque temps plus tard, Martha, amoureuse, quitte à son tour le nid familial. Restée seule, Jane pense souvent à ses deux sœurs, les comparant à des hirondelles « qui sont parties parce qu'on change de saison, mais qui reviendront ».

Robes longues et colorées, chapeaux accordés et campagne verdoyante : les héroïnes de cette histoire ressemblent à s'y méprendre à celles de Jane Austen. Les similitudes ne s'arrêtent pas là, puisque l'intrigue, par son caractère décalée pour l'époque, s'apparente aussi au style de la célèbre romancière anglaise. En effet, malgré les départs successifs de ses sœurs tant aimées, Jane - qui est aussi la narratrice de l'histoire - choisit de partir du giron familial, non pas au bras de son futur époux, comme ses aînées, mais à la découverte du monde. Un beau pied de de nez aux conventions bourgeoises en vigueur au début du XIXe…
Les illustrations de Nathalie Novi majestueuses, sentimentales et pleine de charmes, semblent parfaitement ajustées à l'époque. Une histoire romantique et belle comme on les aime.