Tu joues Petit Loup ?

Il fait beau. Un temps à sauter à la corde, à faire un gâteau, jouer au foot, faire du vélo ou de la brouette et Petit Loup est fort sollicité. Mais à chaque demande, il répond par la négative, « pas envie ». Nez en l’air, à la question « tu fais quoi ? », Petit Loup ose répondre « Rien. » C’est ferme, clair et définitif. Ni ses amis, ni ses parents, ni son grand-père n’y font rien, aucune compagnie ne peut le distraire. Petit Loup ne veut pas. Il avance petit à petit vers un espace herbeux. Dans l’herbe, des petites taches, Petit Loup s’assoit. Une fleur se dessine, puis une autre. D’abord assis, il est maintenant le nez dans l’herbe, bras tendus. A l’opposé de tous ceux qui s’agitent autour de lui, il revendique de ne pas bouger, de ne pas gagner. En voyant un escargot, un papillon, puis un autre, envahir l’herbe, on comprend ce qu’attend Petit Loup : vivre sur un autre rythme, avec des « amis » choisis.

Le but de Petit Loup se dévoile peu à peu, les questions des uns et des autres se fracassent sur sa volonté et la simplicité narrative de découverte progressive introduit un suspense qui intrigue le lecteur. Le visage heureux de Petit Loup qui sert de perchoir aux papillons tient lieu de morale. A l’opposé des pratiques d’aujourd’hui qui privilégient la compétition, la performance, l’action, le Petit Loup de Nathalie Dieterlé propose un autre chemin, une petite philosophie souriante pour profiter du temps qui passe.