Un chien pour deux

Othilie a déménagé. Elle vit désormais à la campagne, avec sa mère, son beau-père et le tout nouveau petit frère Aurélio. Peu avant noël, Jean son parrain, lui propose une petite chienne. Pour faire plaisir à sa fille, Estelle, sa mère qui n’a pas de sympathie pour les animaux, accepte sans rechigner. Othilie imagine les difficultés qu’il y aura : la sortir, lui apprendre la propreté, mais elle accepte tout et promet tout pour être à la hauteur de l’amour qu’elle éprouve par anticipation pour l’animal. Gaïa, la jeune chienne arrive. Pierre, le beau-père, maraîcher de son état et donc près de la nature, organise au mieux l’accueil. Mais, lorsqu’au bout de quatre semaines, la chienne manque de se noyer dans le canal, elle n’est toujours pas propre, et même la laisser vivre dans la niche est insupportable pour la mère d’Othilie. Celle-ci doit se rendre à l’évidence : Gaïa ne trouvera pas sa place dans la famille. La prise de conscience d’Othilie l’amène à regarder autour d’elle. La situation de Zoé, seule et enfermée dans une douleur familiale muette, lui suggère une solution … La fin heureuse peut paraitre peu vraisemblable pour une adolescente mais l’auteure prend la peine de l’expliciter dans l’épilogue. Othilie porte sur toute cette aventure un regard rétrospectif. Elle dit que le désir, la confiance, l’amour ne peuvent pas tout. Elle tire la morale des épreuves qui font grandir.

Kochka excelle dans ces portraits de famille où sans esquiver les tensions qui existent, elle pose sur chacun un regard bienveillant qui décrypte le réel. Sa littérature aide les lecteurs à voir clair dans le trouble qui les habite. Au plus près du quotidien, sans moralisme ni angélisme, son écriture offre aux lecteurs, un miroir où ils peuvent se regarder avec confiance.