Un si petit jouet

La petite narratrice nous présente Léo, minuscule poupon, dont elle apprécie fortement la petitesse : elle l’emporte partout et ne risque pas de le perdre, comme le gros ours blanc en peluche qu’il a fallu laisser au moment de quitter un pays en guerre. À l’école, elle apprend à revivre, et se fait une amie, Flora. Flora aussi a une toute petite poupée, mais c’est pour mieux la transporter d’une maison à l’autre entre ses parents séparés.

À travers l’artefact du jouet-doudou (objet transitionnel…), l’autrice Irène Cohen-Janca, dans un texte à hauteur d’enfant, parvient, avec une finesse étonnante, à faire jaillir toutes les émotions liées à la rupture, la séparation et l’apprivoisement de l’inconnu quels qu'ils soient. Le choix de Brice Postma Uzel de dessins en silhouettes qui se superposent, de couleurs fortes, d’échelles déconstruites et d’un style à la Nathalie Parain, nous renvoie au Père Castor dans sa simplicité. Il s’agit de prendre en compte l’enfance et de lui donner des espaces à elle, pour mieux l’aider à grandir. Un album fort qui touche au cœur.