Une poule derrière un mur ...

Si l’histoire de l’URSS avait inspiré La ferme des animaux, fameux apologue de Georges Orwell, ce sont aussi certains travers de la société que dénonce Jean-François Dumont dans sa série « La ferme au bout du pré ». En s’adressant à des lecteurs certes plus jeunes, l’auteur des albums à succès du Père Castor propose pour chacun d’eux un deuxième niveau de lecture pour qui parvient à le saisir.

Après Gare à Edgar, Copains comme cochons, La petite oie qui ne voulait pas marcher au pas et La grève des moutons, Une poule derrière un mur met en scène les animaux de la basse-cour dérangés par l’intrusion d’un hérisson sur leur territoire. Personne jusqu’alors n’avait vu pareille « châtaigne sur pattes » ! Partout, on glousse, caquète, palabre et cancane : mieux vaut se méfier de ce nouvel arrivé suspect ! La disparition de l’inconnu pendant la nuit n’atténue en rien les craintes des poules affolées. Sur une idée du coq – qui saisit au vol cette formidable occasion de rasseoir son autorité –, les volailles se mettent à construire un haut mur de protection autour du poulailler. La chute de l’histoire leur réservera toutefois une surprise à la taille de leur sottise !

On retrouve avec plaisir l’infinie tendresse des illustrations de Jean-François Dumont et ses clins d’œil aux précédents opus de la série. Ses animaux expressifs et sa jolie plume raviront une fois de plus les jeunes assoiffés de belles histoires. Les plus grands, quant à eux, applaudiront le subtil pied de nez de l’auteur à certains dirigeants qui n’hésitent pas à susciter et entretenir la peur du peuple pour renforcer leur pouvoir.