Vers des jours meilleurs

Si la littérature pour adolescents traite largement de préoccupations qui leur sont proches, il est rare qu’un roman aborde de façon aussi franche le problème de la drogue dans un milieu qui n’a rien de marginal, celui d’un groupe de lycééns de seize ou dix-sept ans. Le personnage central, Zack, fume régulièrement de l’herbe, une activité devenue banale, le seul moyen de « s’amuser » vraiment. En quête de sensations toujours plus fortes, il découvre l’ecstasy, et lorsque son fournisseur lui offre en guise de cadeau une dose de cocaïne, il est prêt à franchir le pas. C’est à ce moment que le roman bascule, avec le personnage de Maïa, la petite amie de Zack, qui sera en fait sa planche de salut.

Marc Cantin a su tracer de façon crue le portrait de cet adolescent somme toute assez ordinaire, et le parcours qui pourrait l’amener à sombrer dans la délinquance et la drogue est tout-à-fait crédible. Le récit au présent, tantôt par Zack lui-même, tantôt par un narrateur extérieur, ajoute encore une dimension réaliste à ce roman aux allures de chronique. L’auteur a su éviter le piège du jugement moral ou du pathos et le dénouement qui reste en suspens, laissant le personnage de Zack face à ses responsabilités, est particulièrement réussi.