Voyages avec mes parents

Le narrateur et son petit frère (ainsi que le chat Miro, qui se réjouit quand on le laisse chez la grand-mère) en ont assez des voyages tortueux, aventureux, de leurs deux parents. D'abord, la famille part vers une destination apparemment sans danger : la mer, la Floride, le Mexique... et puis, tandis que la mère s'extasie sur tout ce qui est beau – ou tombe malade d'une nourriture autochtone -, le père décide brusquement de faire un détour. Son objectif : ne pas jouer les touristes en troupeaux, alors que c'est ce que les deux enfants appellent de tous leurs voeux ! Nos petits héros ont ainsi échappé à un ouragan, des alligators dans un marais, une tempête de sable, etc.
Ces grosses frayeurs les laissent abasourdis. Cependant, il faut bien l'admettre, ils ont aussi rencontré des gens adorables et découvert de nouvelles cultures, de nouveaux environnements dans un quotidien que les ouvrages de guides touristiques ne proposent certainement pas. Et bon gré mal gré, entre les lignes, on ressent que le narrateur (le frère aîné) a compris que ces voyages hors des sentiers battus ne pourront qu'enrichir sa vie d'adulte.
David Homel et sa compagne Marie-Louise Gay se sont inspirés de leurs propres souvenirs pour nous raconter ces vacances pimentées. En effet, dans l'écriture comme dans l'illustration (ronde et fine en aquarelle aux nuances de gris, savoureuse), ça sent le vécu ! Les situations s'enchaînent un peu dans le désordre, au fil de la pensée du jeune garçon ; l'effet naturel correspond à une sorte de conversation, tendance visionnage de photos en plein hiver. Notre narrateur précise d'ailleurs que lui, au moins, n'a pas à se soucier de trouver des idées pour les rédactions à l'école qui demandent de raconter des anecdotes estivales. Le portrait chaleureux d'une famille se dégage, les parents pensent au pique-nique, au bien-être du chat, les petits détails – encore une fois dans le texte ou dans le dessin - sont tout bêtes et ça fait du bien. Quelques grammes de douceur fantaisiste dans un monde trop dur !