Wa-Wa l'oie

Sophie, la sage, la petite, la fille unique de maman aime jouer avec ses poupées, mettre des vêtements et essayer les chaussures à talons de sa mère. Mais Sophie, la sage, la petite, supporte mal sa solitude, « et toute seule, ce n’est pas si gai ». Au parc, elle n’arrive pas à se lier d’amitié avec d’autres enfants. Alors, elle se résigne jusqu’au moment où elle rencontre Wa-Wa, l’oie qui, comme l’oie de Konrad Lorenz, la suit. Toutes les situations vécues dans la tristesse de la solitude sont rejouées avec le plaisir du partage.

Avec beaucoup de tendresse pour Sophie et de cruauté pour ce qui l’entoure, on est saisi par la petitesse de la fillette, dans sa robe rouge et ses couettes, isolée au milieu de chaque page. De maman, on ne voit que les mollets juchés sur des chaussures rouges, identiques à celles qu’essaie Sophie. Au parc, le garçon vers qui Sophie se dirige, se balance avec son ours et réciproquement Sophie et Wa-Wa se balancent devant le garçonnet dépité. Qui des deux enfants repousse l’autre ? Sophie s’attache à Wa-Wa, mais un chat l’observe lorsqu’elle va au parc et la regarde partir avec Wa-Wa. Sophie ne l’a pas vu mais pourtant, on sent le besoin d’affection du chaton. Tout en ironie et en subtilité, avec ses couleurs vives et son trait noir affirmé, Laura Wall interroge la force des liens affectifs, amour, amitié et dès le plus jeune âge épingle la comédie humaine. Drôle, doux amer, un peu grinçant à bien y réfléchir.