Y a pas que la vie

Poussin, Griez et Sko (des surnoms, évidemment) sont à l’âge des grandes décisions : vers où orienter son avenir, ses études, sa vie ? Alors que leurs chemins sont près de se séparer, le plus sage, déjà presque marié à la douce Virginia, dérape méchamment lors d’une soirée. Sko tombe fou amoureux de l’explosive Annabelle, la revoit, a du mal à cacher son secret. Mais l’irréparable se produit lors d’une nuit alcoolisée, et il y aura deux morts dans un accident de voiture. Les conséquences sur les vivants ne seront pas des moindres.

Préservons un peu de secret dans l’intrigue de ce roman qui fait toutefois intervenir son drame assez tôt, afin d’explorer « l’après » sur ceux qui restent. Estelle Billon-Spagnol soigne les petits gestes, les paroles voire les écrits afin de traduire des sentiments toujours pudiques. La culpabilité n’est jamais loin chez ces héros du quotidien, tout jeunes gens lancés dans la mécanique adulte qui broie l’enfance. Les plus âgés ne donnent pas l’impression d’avoir mieux réussi, mais composent avec davantage de souplesse peut-être… Accompagné d’une bande-son discrètement introduite et d’un phrasé extrêmement naturel, le roman donne l’impression de « crier » dans nos oreilles toute une souffrance que le temps apaisera – épilogue pour preuve.