Avec ses yeux bleus, sa peau très noire, ses petites tresses retenues par des nœuds rouges, Yehunda est vraiment très mignonne. Elle est née quelque part, au pays des champs de coton. A voir le bateau à aubes de l’arrière-plan, on imagine le sud des Etats-Unis, il y a bien longtemps. La suite de l’histoire confirme cela : derrière les grilles de la propriété, Noé, fils du maître. Entre les deux enfants, une idylle impossible et l’espoir d’un ailleurs, dans un autre temps, dans un autre espace.

Le vol des enfants dans le rêve évoque Peter Pan, et le texte à la douceur câline d’une poésie « un jour, un jour… » Néanmoins, Yehunda travaille dans les champs de coton et la douceur des blancs crémeux de l’image ne peut rien contre la noirceur des intentions du contremaître.

Le récit de la fin de l’esclavage vu à travers l’histoire de ces deux enfants a tout d’une romance. Yehunda se sauve et s’enferme dans une cabane où viennent biches, faons et oiseaux.

Le parti-pris esthétique texte et images situe l’histoire dans un passé qui semble révolu, ces choix affaiblissent le récit. On est touché par la douceur des personnages et la qualité de l’illustration mais à développer une vision anhistorique qui veut-on toucher ? Un bel album, une histoire au parfum un peu passé.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Yehunda est née dans un champ de coton et vit sous le soleil, les yeux éclatants de lumière. Yehunda a un secret qu’elle ne retrouve qu’à la nuit tombée. Son secret a les cheveux blonds et la peau aussi claire que la sienne est foncée. Ensemble, ils construisent leurs rêves, s’allégeant du poids écrasant de la discipline imposée par les maîtres.
Mais un jour, peut-être seront-ils libres de

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