Manuela Bacelar
Illustratrice portugaise, Manuela Bacelar est née en 1943 à Coimbra au Portugal. A partir de 1965, elle étudie en Tchécoslovaquie à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Prague où elle suit l’enseignement de Sklenar. C’est en 1970 qu’elle débute en tant qu’illustratrice, mais elle s’improvisera également auteur pour certains de ses ouvrages. Manuela Bacelar a jusqu’à maintenant publié seize livres pour la jeunesse et a été lauréate d’une Pomme d’or de la Biennale d’illustration de Bratislava (exposition internationale d’illustrations patronnée par l’UNESCO).
CRITIQUE DE L’ŒUVRE
Manuela Bacelar semble explorer deux univers picturaux extrêmement différents selon qu’elle s’adresse aux tout-petits ou aux plus grands.
Des livres pour les petits et des livres pour les grands
Elle réserve aux premiers un dessin très stylisé, proche du dessin enfantin ( en particulier pour tous les éléments du décor comme les fleurs, arbres, maisons ou vagues...) ; les personnages sont aussi traités de
Illustratrice portugaise, Manuela Bacelar est née en 1943 à Coimbra au Portugal. A partir de 1965, elle étudie en Tchécoslovaquie à l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Prague où elle suit l’enseignement de Sklenar. C’est en 1970 qu’elle débute en tant qu’illustratrice, mais elle s’improvisera également auteur pour certains de ses ouvrages. Manuela Bacelar a jusqu’à maintenant publié seize livres pour la jeunesse et a été lauréate d’une Pomme d’or de la Biennale d’illustration de Bratislava (exposition internationale d’illustrations patronnée par l’UNESCO).
CRITIQUE DE L’ŒUVRE
Manuela Bacelar semble explorer deux univers picturaux extrêmement différents selon qu’elle s’adresse aux tout-petits ou aux plus grands.
Des livres pour les petits et des livres pour les grands
Elle réserve aux premiers un dessin très stylisé, proche du dessin enfantin ( en particulier pour tous les éléments du décor comme les fleurs, arbres, maisons ou vagues...) ; les personnages sont aussi traités de cette manière : les mains et traits du visages sont simplifiés, les pieds tournés vers l’extérieur... Ils évoluent dans un espace où les décors sont réduits au minimum et sont souvent même représentés sur un fond blanc. En outre, les couleurs légèrement délavées de ses feutres et aquarelles ne coïncident pas toujours avec le trait de pastel noir dessinant ses figures, et le coup de crayon se fait parfois apparent en particulier pour les ombrages.
Aux plus grands elle offre un univers plus mouvementé et chaotique, travaillant en pleines pages qu’elle remplit de textures à l’aspect rugueux et flou en mélangeant pastel et acrylique. Les personnages qu’elle introduit sont presque vaporeux, leurs traits étant à peine suggérés. Toute allusion au dessin enfantin est alors abandonnée, les illustrations baignant parfois même dans une atmosphère proche du fantastique.
Fourvoiement ou nécessaire adaptation au public ?
Manuela Bacelar truffe parfois ses illustrations des références les plus diverses : dans La Petite Sirène, on retrouvera par exemple des cieux mouvementés rappelant ceux de Turner côtoyant un intérieur sombre illuminé d’une tache de lumière inspiré des atmosphères propres à l’Ecole hollandaise. Mais son univers sait rester original, ou tout du moins l’univers qu’elle réserve aux plus grands de ses lecteurs, il est en effet dommage qu’elle travestisse son style pour adopter un trait enfantin, certes agréable mais déjà vu et revu (et parfois mieux réussi), sans compter le fait qu’il n’est probablement pas très enrichissant pour des enfants de se retrouver face à une tentative d’imitation de leurs dessins.
Fanny LACOUR (étudiante en DUT métiers du livre à l’IUT Paris) 17/2/2001