Le mystère de la tête d'or (T.3). Le fantôme de Cybèle

Nous sommes à Lyon, en 1808, et Guignol vient tout juste de naître. Le narrateur Jeannot, son petit cousin Riri et la jolie Céleste pensent enfin se détendre de leur semaine de travail et de leurs aventures passées avec la Tête d'or, cette légendaire tête de Christ qu'un descendant du château d'Isle cherchait ardemment. En effet, le précieux objet a été retrouvé et s'expose désormais en toute légalité au musée. Las, l'ennemi de toujours des enfants, Léonce de Chandieu, refait son apparition, et une mystérieuse femme en blanc, un fantôme, les poursuit également... Jeannot, Riri et Céleste se trouvent contraints d'aller voler la Tête directement dans le musée. Mais s'agit-il vraiment de l'original ?

Catherine Cuenca lance son lecteur à fond dans les rues de ce Lyon disparu, ne ménageant aucun temps mort à son trio de héros désormais bien rôdé. Chacun sait prendre ses marques par rapport aux autres (Jeannot et Céleste s'avouent enfin leur amour), et leurs aventures auraient presque moins d'importance que leurs caractères, et une atmosphère bon enfant, historique avec un grand naturel. Ah, ces interjections lyonnaises fleuries... Il n'est pas caché des réalités cruelles, comme le travail acharné dans les filatures auquel sont soumis ces êtres très jeunes, et une mortalité précoce (la mère de Riri, en épilogue).
Bien troussée, sympathique et accessible, cette petite série lève un pan des légendes lyonnaises – on n'a jamais trouvé la Tête d'or – tout en préservant une universalité, ou du moins une « européanité », par le biais de personnages certainement significatifs de leur époque. Un ouvrage de qualité !