Catacomb City (T.1)

Deux jeunes rats orphelins, Vincent et son petit frère Victor Nightshade, échappent de justesse à l'Armée de la mort menée par l'infâme Billycan, âme damnée du Haut Ministre Killdeer. Le prix à payer pour leur liberté est cependant de quitter les catacombes et la sécurité pour le monde d'en haut, celui des humains. Quoique Vincent et Victor rejoignent rapidement une organisation de résistance contre Killdeer, dirigée par le rat Juniper, héros que tout le monde croyait disparu. Un coup d'Etat s'organise, mais Juniper va devoir d'abord traiter l'urgence : sa nièce, la jolie Clover, a été choisie pour former un couple avec Killdeer...

Les exemples de romans jeunesse mettant en scène des sociétés de petits mammifères confrontés à des querelles de pouvoir sont nombreux et se lisent généralement avec appétit, reflets des turpitudes humaines, le côté « peluche » en plus. Enfin, il s'agit ici de rats, décrits en une minutie de détails physiques impressionnante – on retiendra Billycan, albinos de laboratoire, plus à plaindre qu'à détester. De même, chacun des figurants dispose de sa psychologie propre, suivie par un narrateur externe sautillant, et de son histoire souvent dramatique (une pluie chez nous est une inondation chez les rats).
Tous ensemble, ils finissent par incarner un monde organisé, crédible, ressemblant peu ou prou à une sorte de Moyen-Age de fantasy (voir le côté oppressif militaire, les solidarités à la Robin des Bois... manque juste la religion). On perd un peu de vue Vincent et Victor, censés rester les héros, mais peu importe tant cet univers intrigue, jusqu'à un petit humain bienveillant à qui on avait raconté cette « légende » des catacombes, et qui va aider Juniper et son armée.
Alors qu'on avait parfaitement assimilé le merveilleux de l'histoire, les toutes dernières pages, rappel habile du prologue, vont nous faire plonger dans le malaise d'un fantastique terrifiant... nous invitant alors avec passion vers le second tome.