Rien ne peut ébranler le sentiment de puissance et de supériorité qu'éprouve ce lion à la crinière flamboyante. Et pourtant, à l'arrivée de son rival, il doit se rendre à l'évidence : face à la culture de ce dernier, il ne fait pas le poids. Comment battre un adversaire qui séduit la lionne en lui lisant des poèmes et en lui chantant des chansons ? Déterminé à combler ses lacunes pour garder sa belle, le roi de la jungle interroge un à un tous les animaux qu'il croise sur son chemin. Mais ils sont tous bien trop occupés pour lui apprendre à calculer !

Apprendre à lire et à compter est source de liberté, lit-on dans la préface signé Hervé Fernandez, directeur de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme. Pour illustrer le propos, Martin Baltscheit évoque avec humour les difficultés rencontrées par un lion souffrant d'innumérisme. Ce félin ne voit pas l'utilité de savoir compter au-delà de deux, parce que le duo qu'il forme avec sa belle le satisfait pleinement… C'est légèrement contraint qu'il part sur les chemins de la connaissance.
En découvrant cette histoire, on ne peut s'empêcher de la comparer avec l'excellent Le lion qui ne savait pas écrire du même auteur, sur le thème de l'illettrisme. Du coup, ce nouvel opus est un brin redondant. D'autant que la trame de deux albums est quasi identique. Cette fois-ci la sauce peine donc à prendre, elle laisse même un goût amer à la fin lorsque le lion jaloux règle ses comptes à coup de poings. N'a-t-il donc rien appris ?

Emmanuelle Pelot

Présentation par l'éditeur

Il était une fois un lion qui ne savait pas compter jusqu’à trois. Mais ça lui était bien égal, car il savait rugir et montrer les crocs. Et pour un lion c’est bien suffisant. Mais voilà qu’un rival à la crinière flamboyante débarque et courtise sa lionne, à grand renfort de poèmes et de chiffres. Notre ami s’en va alors demander de l’aide en calcul aux animaux de la forêt, bien décidé à lui prouver par A+B qu’il a un compte à régler !