Bye bye crazy girl

Gobija, étudiante lituanienne, est reçue dans la famille de Perry. Très déçu de ne trouver qu'une jeune fille ordinaire à la place de la blonde pulpeuse qu'il attendait, Perry n'en reste pas moins un vrai gentleman, et accompagne même « Gobi » à la fête de fin d'année du lycée. Pensant passer une soirée ennuyeuse, il va vivre la nuit la plus dangereuse de sa vie... Gobija est une redoutable tueuse à gages, ici en mission personnelle, et elle a prévu de tuer cinq personnes en quelques heures.
Il y a de l'action à n'en plus finir dans ce roman facile, le rythme effréné enchaîne les meurtres, et ce pourrait être lassant. Mais le narrateur Perry parvient à renverser le genre : héros maladroit, adolescent en devenir, il donne du sourire et de la profondeur au massacre nocturne de Gobija. On en oublierait presque les effluves sanglants pour s'amuser de ses mésaventures. Le voir se présenter comme une victime de la Lituanienne et nous raconter très sérieusement toutes ses angoisses (à commencer par celle de voir abîmée la Jaguar de son père emprunté pour le bal du lycée) est en effet très drôle... Un homme éventré donne certes des nausées et des regrets à Perry, mais ses préoccupations immédiates restent étonnantes ; le lecteur n'a jamais l'impression qu'il craint pour sa vie. Il va aussi être perturbé par le chantage de Gobija envers sa propre famille. Rompue à toutes les méthodes de surveillance, elle a découvert des petits secrets sur les proches du jeune homme et les lui révèle un à un. Il semble alors y avoir un déclic dans la tête de Perry, qui va décider de prendre de l'indépendance, notamment par rapport à son parcours scolaire. Au final, un roman aussi distrayant que violent, pas désagréable.