La Nuit des Cages

La nuit des cages se présente d’abord comme une fable moyenâgeuse. Rascal a imaginé les aventures du fils de l’ogre Morillon qui déteste la chair fraîche et (selon les dires de sa mère) est doux comme un agneau. Mais dans cette histoire, il ne fait pas bon âtre fils de. Et les soldats aussi n’en ont que faire. Petit Poucet, fils d’ogre, le garçon saura pourtant leur échapper. S’en suit alors une course folle, dans une forêt abondante, aux animaux étranges. Jusqu’à la rencontre avec une autre troupe : celle d’anciens soldats, transformés en saltimbanques et joueurs de musique par Mélusine, la fille de la sorcière. En cage elle aussi, notre jeune aventurier rebelle n’aura d’yeux que pour elle. Comme par magie (et un peu par ruse), les deux enfants sauront se délivrer et filer le parfaite amour. On pourrait être dans une chanson de troubadour. Grâce aux images noir et blanc, nous sommes tout à la fois dans un théâtre d’ombres et dans un film d’animation version début de siècle (comme une lanterne magique). Simon Hureau nous donne à voir mille petits détails. On croirait la même image et pourtant elle bouge. On croirait voir un papillon, c’est un masque. On croirait un jeune enfant, c’est un oiseau mi-ange mi-démon. Une belle composition en somme pour un album très original. A retenir.


Critique de Croq'livre :

Est-on responsable des crimes de nos parents ? Il semblerait que oui, à en croire la vindicte populaire qui s'abat sur le fils de l'ogre Morillon d'une part et sur la fille d'une sorcière d'autre part. Le premier, pour fuir le bourreau, prend la poudre d'escampette, et sur son chemin, libère la seconde de sa cage. L'amour leur donne des ailes, leur vie sera belle, loin des préjugés.
Contée en rimes et illustrée en ombres chinoises avec mille détails, cette histoire nous transporte dans une ambiance entre inquiétude et féerie. Les tensions s'apaisent, l'ouvrage se termine sur une scène où tout a été réinventé...