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Date de publication
Age-cible

Une Equipe de rêve

Sergio S. Olguin
Métailié,
Roman
à partir de 11 ans
13.00
euros

L'avis de Ricochet

Buenos Aires, Argentine. La vie d’Ariel se partage sereinement entre l’école, le football avec Pablo et Ezequiel, et le travail à la boutique de fruits et légumes de son oncle. Il tombe alors amoureux de Patricia, habitante d’un des bidonvilles les plus pauvres de la ville. Elle refuse de partager avec lui ses difficultés, mais « craque » lorsque le ballon que Diego Maradona avait offert à son père est volé. Ariel, aidé de ses amis, pénètre alors dans le bidonville à la recherche du ballon. Il découvre un monde dangereux avec ses propres lois…

L’écriture (et la traduction) du récit transcrit brillamment les passions et les états d’âme d’un jeune adolescent argentin moyen, dans une langue et une syntaxe simples portées par un narrateur usant du « je » à chaque phrase. Patricia est le premier amour d’Ariel, et il se pose bien sûr la question du baiser, connaît les affres de l’incertitude (« Vers six heures, j’ai commencé à me faire du souci. Et si elle ne venait pas ? Et si elle avait décidé de me quitter ? Pourquoi tardait-elle autant ? », p. 82). Les aventures dans le bidonville obligent les jeunes gens à s’entraider voire se sacrifier et sont autant d’occasions d’éprouver leur amitié l’un pour l’autre, sans mots mais par des actes. En ce sens, c’est un beau roman d’apprentissage. Pour nous Européens, Une Equipe de rêve est en outre une introduction vivante et fine à la culture de l’Argentine. Un pays où le football est érigé en loi, où la misère côtoie la violence et la corruption. La minuscule fraction riche des habitants n’est même pas évoquée dans ce roman réaliste sans misérabilisme. Ariel appartient à la classe moyenne, et son histoire est marquée par l’absence d’un père (en prison ?). La vie quotidienne nous paraît exotique, avec des vacances d’été en novembre, des fruits variés à longueur d’année… le bidonville est un monde en soi, avec des codes complexes (les « Nouveaux » rejetés par les natifs, la bande mafieuse des « Gardelitos », une police gangrenée…). Une grande richesse de thèmes bien exploités, donc, compense un maladroit effet de répétition dans les différents obstacles du bidonville, qui s’enchaînent et se surajoutent sans pauses narratives. Attention, c’est bien le seul point à regretter du livre !

Dans ce roman l’Argentin Sergio S. Olguin réunit des éléments puisés directement autour de lui, à Buenos Aires, et en particulier dans les quartiers les plus pauvres de cette ville d’Amérique du Sud. Le bidonville de Fiorito, avec ses bandes armées et ses familles au regard hagard, est au cœur de cette histoire qui a pour héros un ado découvrant à la fois l’amour et l’horreur du bidonville avec ses dangers et ses injustices. Ariel scrute la réalité, refuse de se laisser envahir par les préjugés, a la curiosité de celui qui a une âme simple. Par amour pour la jeune Pat (Patricia) qui habite Fiorito, Ariel et ses amis vont affronter les Gardelitos qui règnent sur ce bidonville en abattant tous ceux qui osent résister. Le ballon rond fait également partie des éléments importants de cette histoire qui évoque de manière obsédante le joueur Diego Maradona. Un des charmes du livre tient à l’humour d’Ariel, personnage plutôt mûr pour son âge, et au caractère bien trempé de ses amis. Amoureux de sa ville, Sergio S. Olguin l’est certainement. Essentiel, le football semble bien l’être dans ce pays où le ballon rond fait rêver des milliers d’enfants…