Léna a quinze ans et une mère, Marie, qui écrit des livres. Or, Marie a un nouvel éditeur, ou plutôt une nouvelle éditrice, Sybille, qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Ses manuscrits sont en effet striés de remarques, et des paragraphes entiers sont biffés au stylo rouge. Léna, elle, a un petit ami, Gasp, avec qui elle vit sa première expérience sexuelle. C'est l'amour fou, mais curieusement, la passion retombe comme un soufflé, et Léna décide de rompre. Pendant ce temps, Léna a fait la rencontre de Sybille, alors qu'elle lui apportait le manuscrit corrigé de sa mère. Et c'est le choc : l'éditrice, arborant des cheveux très courts et un physique androgyne, exerce sur elle une fascination immédiate. Un soir, Léna la surprend dans un bar lesbien de Pigalle, le Paradis perdu. La jeune fille est de plus en plus attirée par l'éditrice, et quand elle embrasse Jules, un garçon qui lui plaît beaucoup pourtant, c'est Sybille qu'elle voit. Alors que Marie écrit un roman sur la passion entre deux lesbiennes, que Sybille a pour une fois adoré sans faire de remarques, Léna décide d'avouer son désir pour la jeune femme. Léna doit essuyer un échec : Sybille n'aime pas « initier » les novices, et elle a déjà quelqu'un. Léna est effondrée, mais pendant les vacances d'été, elle sent son coeur battre pour un beau métis...

Ce roman fort et spontané de Gudule n'évite pas quelques maladresses, notamment au niveau du langage, parfois artificiel. On a en effet l'impression que l'auteur en fait un peu trop, veut trop bien parler aux jeunes. Il reste que l'intrigue parallèle entre la construction du roman de Marie et les propres tourments sentimentaux de Léna est bien menée, et l'éveil du désir chez cette adolescente têtue a des accents frais et rythmés.