A l’ombre du tilleul

Tout aussi délicat que les feuilles qui jonchent le jardin de grand-mère Magda, omniprésentes dans cet album, le texte de Cécile Roumiguière est plein de poésie. C’est l’été. Un enfant, Samuel, passe ses vacances chez sa grand-mère. Il se sent à l’abri auprès d’elle. Elle lui semble aussi forte et rassurante que son père. Nous sommes à cet instant fragile, chargé en émotions, où il faut partir, dire au revoir à la maison des vacances, au repos et à la douceur des longues journées d’été. « Pourquoi faut-il partir, revenir ? » Les questions qui taraudent Samuel, mais qu’il n’ose pas formuler à voix haute sont bien celles de tous les lecteurs. « Le soleil va tomber derrière la terre et Samuel ne peut pas le rattraper.» Très vite, les petits camarades de classe font oublier à Samuel sa vie au grand air et les menus plaisirs de l’été. Les saisons passent, les fleurs reviennent avec le printemps. Bientôt, Samuel pourra retrouver grand-mère Magda et toutes les joies simples des vacances heureuses et insouciantes. Il y a beaucoup d’amour dans cet album qui évoque les tendres relations qui peuvent unir un enfant à l’un de ses grands-parents. La peinture est lumière. Les illustrations naïves et aussi fantaisistes ( les rêves agrandissent et enrichissent les images ) de Sacha Poliakova le rappellent avec talent.