Les aventuriers du Nil

Fin du XVIIIe siècle, l’Egypte, Napoléon Bonaparte, une expédition de savants et d’artistes, des combats et des trahisons. Voilà les ingrédients de ce roman écrit par Christophe Lambert. Vertige de l’aventure : le dessinateur Hubert de Saint-Vincent, membre de la Commission des Sciences et des Arts (destinée à fonder L’Institut d’Egypte), et Omar, l’enfant cairote de 16 ans, se retrouvent au cœur de batailles, croisent des espions, découvrent les règles de la guerre avec son lot d’horreurs et de coups bas. Il y est question du trésor des chevaliers de Malte, qu’un glaive incrusté de pierreries permettrait d’atteindre. Selon la légende : « Accédera au trésor celui qui introduira l’épée dans la corne cassée du bélier. » Après le temps de l’illusion et des rêves, arrive celui de la lucidité. Une boucherie sans nom commandée par Napoléon Bonaparte aura raison de l’admiration du jeune Omar pour le général El Kébir. Mais plus que les personnages, c’est la période historique qui s’impose. L’auteur le dit lui-même : « la vedette chez moi, c’est la situation ». L’expédition en Egypte de Bonaparte, avec ce qu’elle comprend de découvertes scientifiques et de faits guerriers, occupe la première place dans ce roman qui présente une version sombre de l’histoire militaire. Christophe Lambert exprime de manière personnelle une hésitation entre une admiration pour ces aventuriers d’un autre siècle et un certain dégoût pour ce qui a été commis sur ces terres étrangères dans le souci d’assurer les intérêts de la France.