Une si rouge poussière

Quelque part à la frontière du Souryastan et du Chandastran, deux pays imaginaires au climat désertique. La cohabitation est sans problème, jusqu’à ce qu’un jour soit déclarée la guerre. La population, déjà pauvre, est invitée à apporter sa contribution financière. Dans un petit village, Sadd voit son amitié avec Nôr, dont la famille est chandastrani, mise à mal. Influencé par les militaires à la belle allure, Sadd ira jusqu’à accuser son camarade de traîtrise quand un missile tombe sur l’école heureusement vide. Se rendant compte à la dernière minute des conséquences de son acte, Sadd entraîne les soldats sur une mauvaise piste. La guerre continue, mais Sadd a compris « qu’il faut que le monde change » (p.134).

Coédité avec Amnesty International, ce court roman vise à l’universalité. L’action pourrait se passer n’importe où dans un pays pauvre, où les nationalismes sont exacerbés d’une part par la volonté de gouvernements aux intentions personnelles, d’autre part par la misère qui génère des frustrations. Sadd, jeune garçon confronté trop vite à des réalités d’adultes, a failli faire le mauvais choix mais rejoint heureusement la voie de l’apaisement et de la fraternité. Patrice Favaro, comme il le dit dans sa présentation, veut montrer que « le sourire des enfants est partout le même » et qu’ « aucune guerre ne devrait jamais le leur effacer ».