On ne meurt pas, on est tué

Sorti aux éditions Denoël en 2001 "On ne meurt pas, on est tué" de Patrice Favaro est réédité aux éditions Gallimard. Avec un tel titre, on ne peut d'emblée qu'être interpellé par cette histoire abordant le thème de la maladie et des relations de fratrie qui peuvent s'avérer compliquées lorsqu'on a l'impression d'être moins aimé. C'est un peu le cas de Carlino l'aîné d'une famille qui vient de déménager dans un logement de concierge à Nice où Pa, Man, deux garçons (Carlino et Gino) et les grands-parents (Cecco et la Tosca) vivent à l'étroit dans un appartement confiné sous les toits. Carlino supporte mal la relation qu'entretient son petit frère avec ses parents. De ce fait, il accentue son côté enfant terrible, multipliant les bêtises, jalousant son frère, et prenant alors les coups. Un jour, il en vient même à souhaiter qu'il disparaisse. Et ce dernier, Gino, tombe malade. Anémique, les visites chez le docteur se succèdent jusqu' à l'examen médical qui vient révéler une leucémie. Voilà qui change la donne pour cette famille qui, avec une économie de mots, va vivre la maladie et la souffrance. Alors surgissent pour Carlino les remords, la culpabilité et l'envie de donner à celui qu'on a un jour détesté. Le roman d'une écriture directe est comme cousu en deux temps, le premier où on est frappé par la violence et la dureté des relations familiales puis le second, lorsque la maladie arrive, qui laisse place à la douleur, aux sentiments tout en retenue et au recentrement. Ce roman nous donne à voir les méandres intérieurs d'un jeune homme qui a tant souhaité que son frère parte et qui en vient à le regretter amèrement.