Une (irrésistible) envie d’aimer

Heather Wells, ancienne chanteuse pop pour ados, travaille désormais dans une résidence universitaire à New-York. Gourmande, un peu enrobée, elle est amoureuse transie de son logeur, détective privé. Un matin, la tête décapitée d’une étudiante est retrouvée dans une casserole, à la cafétéria. On apprendra plus tard que le corps est passé dans le broyeur de l’évier. Devant l’horreur, les élèves paniquent et la résidence est vite surnommée « le dortoir de la mort »… Parallèlement à la police, Heather fait des recherches sur cet assassinat qui vont la mener dans les coulisses des fraternités étudiantes.
Suite des aventures d’Heather Wells, Une (irrésistible) envie d’aimer confirme la voix originale de Meg Cabot dans la littérature pour filles. En deux tomes, son (anti-)héroïne trentenaire prend une épaisseur dramatique qui la rapproche d’un personnage récurrent de romans policiers pour adultes. Tour à tour comique, fragile, volontaire, romantique, cette narratrice atypique vit et agit à la façon d’une Bridget Jones, rendant l’identification par le lecteur - la lectrice - très facile. Cependant, les événements auxquels elle fait face ne sont pas ceux d’un quotidien banal ! L’intrigue policière se base sur des faits outrés, comme si Meg Cabot voulait initier une parodie. Le cheminement vers la résolution est plutôt simple, linéaire d’indice en indice. L’auteur profite en tout cas de son histoire pour pointer du doigt certains rituels étudiants ridicules et dangereux, une administration universitaire effrayée par le scandale, et une police inefficace. Ecrit avec dynamisme, bien traduit, le texte joue sur un dialogue implicite et complice entre Heather et le lecteur. Au final, leur couverture rose bonbon cache bien le jeu de ces romans réalistes et plein d’humour.