Le Premier venu

Camille, à peine vingt ans, suit de Paris jusqu’à la Somme un dénommé Costa, trentenaire voyou et paumé qui veut retrouver sa femme et sa fille. Une soirée un peu violente avec lui a intrigué Camille qui veut en savoir plus sur ce « premier venu ». Cyril, policier qui connaît Costa depuis l’enfance, surveille Camille de loin : il veut la protéger, peut-être plus. Camille entraîne Costa dans un vol qui dérape vite.
A la suite de l’intégralité du scénario, la chef opératrice explique dans « la fabrique du film » son travail pour le réalisateur : il faut savoir être autonome car il ne fait qu’indiquer un résultat voulu. L’ « analyse d’une séquence » donne des pistes sur la façon très naturelle, telle un regard, dont Doillon utilise la caméra, et aussi sur l’importance du langage dans ses films. Mais le décorticage systématique, un peu glosant, et l’abus de phrases complexes rendent cette partie peu agréable à lire. C’est finalement Jacques Doillon lui-même, dans un « entretien », qui parle le mieux et le plus simplement de son film. Il émet des opinions sur l’état actuel du cinéma, parle de ses conditions de travail (peu d’argent, peu de temps), et de sa recherche de la justesse. Incitation certaine à aller voir le film sorti en même temps que cet ouvrage, Le Premier venu se lit à partir de 15-16 ans.