Une bille pour Kaua

« Alors voilà comment c’est quand on ne comprend rien. » Cette réflexion d’Emma, l’héroïne, éclaire tout. Nous suivons ses actions, son regard et sa compréhension progressive des réactions de Kaua, l’étrange petit garçon. Kaua fait irruption dans le bus scolaire, on sait juste qu’« il est nouveau ». C’est ainsi que le présente le chauffeur de bus. Le tableau général dans lequel le petit garçon s’introduit est parfaitement « normal » : des écoliers, des jeux, de la musique, de la vie, du BRUIT. Face à cela, Kaua réagit par un terrible cri strident, de souffrance : « AAAAAAH ». A l’école, Kaua récidive, il refuse certaines activités et s’exprime par le cri de contestation. Face aux enseignantes démunies, Emma va trouver le chemin du dialogue et son intelligence de la situation, sa clairvoyance impressionnent. Puisque Kaua ne supporte pas le bruit, alors, il faut l’en protéger. Puisque Kaua aime les bruits de la nature, il faut l’observer avec lui et puisqu’il doit apprendre la langue, alors Emma va l’aider…

Sans aucun doute, le récit simplifie les problèmes et le côté magique du retournement de situation masque les difficultés, réelles, vécues par les enfants qui arrivent d’ailleurs, les enfants aux troubles autistiques et tous ceux en difficulté d’adaptation aux réalités scolaires trop dures pour eux. Mais les clés de la solution utilisées par Emma sont des clés fondamentales : poser le problème, observer quand et comment il apparaît, inventer une médiation et progresser petit à petit. Daniele Meocci pour l’écriture et Mattea Gianotti grâce à la lumière de ses illustrations, tracent ainsi une voie rassurante, positive pour donner confiance et avancer en humanité.