Paresseux le bienheureux

Buffon, le célèbre naturaliste français du 18^e siècle, avait une piètre opinion du paresseux. Pour lui, cet animal « était une erreur de la nature ». A cause de ses « pattes trop courtes », de son « dos trop long », de ses « griffes trop recourbées » et aussi de son extrême lenteur.

Mais si l’aï et l’unau (les deux types de paresseux) affichent une nonchalance certaine et ne descendent de leur arbre que pour flirter, nager ou faire caca, c’est dans un but bien précis : économiser de l’énergie pour vivre mieux et plus longtemps, jusqu’à trente ans dans le meilleur des cas. Comme dit le proverbe italien : « Chi va piano va sano e va lontano ».

Signé Serenella Quarello et Julie Colombet, cet excellent documentaire, qui en plus ne se prend pas au sérieux, est un éloge à la lenteur et au paresseux, ce mammifère sympathique et étonnant qui est malheureusement menacé par la déforestation et le trafic d’animaux exotiques. La bêtise des hommes n’épargne rien ni personne…