Bons baisers de Mémé

L’histoire se déroule à Paris où la grand-mère d’Alfie, agente secrète selon les dires de sa petite-fille, se rend à la capitale pour la garder. Passionnées d’énigmes policières, elles s’installent confortablement devant la télévision, bien décidées à regarder un feuilleton de leur détective préféré Sherlock Holmes. Quand une panne d’électricité soudaine et totale plonge la ville dans le noir, leur programme de la soirée est bouleversé. Au guidon d’une trottinette, la perspicacité de la fillette va mener le binôme sur la piste d’un savant fou.

Dès le titre, Emmanuel Villin nous plonge dans l’univers du polar en pastichant James Bond: au premier volet Au service secret de sa Mémé (Au service secret de Sa Majesté), succède Bons baisers de Mémé (Bons baisers de Russie), un autre film du célèbre personnage. L'auteur joue ensuite avec l’intertextualité «Élémentaire, ma chère Mémère!», en référence à la fameuse réplique de l’œuvre de Sir A. Conan Doyle. Le livre exploite habilement le thème très contemporain de la malbouffe et le saupoudre de messages éducatifs. Alors que l’ouvrage met à l'honneur la relation intergénérationnelle, il souligne aussi le décalage entre les deux protagonistes (langage, utilisation du téléphone portable, goûts culinaires). Malgré un diminutif désuet, Mémé est une aïeule farfelue, dynamique et moderne qui «ne marche pas avec une canne et n’a pas les cheveux tout blancs coiffés en chignon».  

Sur le ton de la confidence, le narrateur-enfant s’adresse directement au jeune lecteur pour l’embarquer dans une nouvelle enquête et partager ses ressentis. Les phrases sont courtes, le vocabulaire est familier, à hauteur d’enfant. Le texte se lit très vite et la narration est bien construite bien que le dénouement ne soit pas suffisamment élaboré. Les illustrations au rythme d’une image par page accompagnent et encouragent l’enfant qui commence à lire tout seul.

Un petit roman illustré plein d'humour et de suspense pour initier les plus jeunes au plaisir de la lecture.