La gardienne de la forêt

Pour ce gros roman classique, l’écriture choisit le temps du passé et un narrateur omniscient, sur une trame linéaire. Diana, préadolescente brésilienne vivant avec sa famille élargie dans la forêt, ne se remet pas de l’assassinat de son frère Silvio, surnommé « le Jaguar ». Il était un Gardien de la forêt comme son grand-père. Elle veut prendre la relève, saboter la déforestation et filmer des vidéos pour alerter sur l’horreur climatique à venir. Mais on lui dit qu’elle est trop jeune et qu’elle doit penser à son mariage… L’arrivée de Jonathan, documentariste français, lui offre l’occasion de faire entendre sa voix, celle de la sœur du Jaguar.

J’ai trouvé que le long récit engagé, et pourtant touchant, manquait parfois d’un certain lyrisme qui en aurait rendu la lecture plus stimulante… mais il est difficile de faire ce reproche alors que l’autrice revendique un réalisme d’urgence tragique. Son approche est intéressante, non seulement sur la déforestation silencieuse, mais aussi sur l’ambivalence de la médiatisation des sujets écologiques lointains : on y pense et on les oublie.