Doris

Doris est une vieille dame. Très vieille même. Pourtant, le portrait qu’en font Coline Irwin, pour le texte, et Malika Doray, pour l’illustration, nous présente une image du grand âge optimiste et très réconfortante ! Doris est une petite femme souriante, aux tenues gaies et colorées, pleine d’allant et d’envies.

 « Je pétille » sont les premiers mots du texte de Coline Irwin pour raconter la vie quotidienne de celle qui se nourrit du temps qui passe. Doris profite de la vie, chaque instant en observant les oiseaux, ou en écoutant la radio pour « faire travailler son imagination ». Bien sûr, elle prend soin d’elle, se maquille volontiers, préfère les vêtements confortables non-contraignants, mais elle reste aussi à l’écoute de ses enfants, du monde qui souffre, proposant son aide et son soutien. C’est comme ça que, même à des milliers de kilomètres, sa petite-fille sent le lien très fort qui les unit. 

L’aquarelle et la palette de Malika Doray, sa représentation stylisée du monde, font merveille dans ce récit simple et émouvant.

Une très jolie manière d’évoquer le grand âge, qui ne se réduit pas toujours à la dépendance et à la tristesse. Les grands-parents apparaissent régulièrement dans les albums, mais rarement lorsqu’il s’agit de les imaginer en dehors d’interactions avec leur petits-enfants^[1]. Retrouver, au-delà des difficultés, le riche souvenir de ces aïeux contenus en nous, constitue certainement pour les enfants un ancrage fort et structurant. 

^[1] Un autre titre récent brosse aussi le portrait d’une grand-mère atypique par rapport aux canons du livre d’enfant : À l’eau ! de l’autrice coréenne Heejin Park, CotCotCot éditions, 2024.