Changelins, Tome 1 : Evolution

Sybine, 16 ans, a quitté Marseille et ses amis, pour venir vivre à Rennes où Nahjib, son scientifique de père, a trouvé du travail dans une grande société.
Son arrivée dans son nouveau lycée est catastrophique. Elle est la seule beure du lycée et se sent aussitôt ostracisée par les adolescents. De plus, depuis plusieurs mois, elle est en proie à de terrifiants cauchemars, à des douleurs épouvantables dans le dos, à d’étranges envies de dévorer de la viande crue. Elle n’en parle à personne, même pas à sa mère, Marie, qui s’efforce pourtant de rester proche de sa fille. Elle s’enferme dans la salle de bains pour constater les progrès des deux bosses qui enflent dans son dos et l’empêchent de respirer et de se déplacer aisément.
La vie de Sybine devient vite un enfer. Elle se sent seule et perdue, partagée entre son désir de mener une vie normale, de respecter l’éducation et la religion que ses parents lui ont données, et ce qu’elle a du mal à refréner et qu’elle ne comprend pas. Les conflits familiaux se succèdent, empoisonnant la vie.
Sybine tisse cependant des liens avec Gauthier puis Agnès, une mystérieuse jeune fille handicapée, qui fréquentent le même lycée qu’elle.
Les choses s’accélèrent brusquement lorsqu’elle constate tout d’abord que deux mystérieux « Men in black » la guettent à la sortie du lycée ; puis lorsque les deux excroissances de son dos finissent pas éclater pour laisser la place à deux ailes. Sybine est devenue un changelin, un être hybride doté de pouvoirs ancestraux. Comment accepter cette nouvelle identité ? Comment se protéger de l’incompréhension ou de la curiosité malsaine de ceux qui l’entourent ? Comment empêcher les hommes qui la guettent de lui faire du mal ? Comment échapper à la société dans laquelle son père a été embauché ? Eléments de réponses dans le tome suivant.
Le roman de Sophie Dabat aurait sans doute gagné en force si la première partie, qui raconte l’arrivée de Sybine à Rennes et les souffrances qu’elle endure, avait été plus resserrée.
Néanmoins, on sent chez cette jeune auteure, grande spécialiste des vampires et autres créatures imaginaires, un grand potentiel et un réel talent de raconteuse d’histoire.
La seconde partie, où s’opèrent les changements de l’héroïne et où d’autres pistes s’ouvrent, est très réussie. L’écriture se trouve, le rythme est vif et l’intérêt des lecteurs s’accroit rapidement.
En plus d’une bonne histoire fantastique, Sophie Dabat signe aussi un roman plus introspectif, qui aborde avec justesse et profondeur toutes les affres de l’adolescence, les relations familiales, amicales et amoureuses et les difficultés pour une jeune fille issue d’une double culture à trouver son identité et sa place.
Une auteure à suivre sans nul doute.