Comme on respire

Entre profession de foi et méditation sur le fondement de l’écriture, l’investissement personnel de l’écrivain et son rôle pour la communauté humaine, Thierry Magnier réédite ce texte de Jeanne Benameur écrit pour la Sant Jordi, manifestation catalane en faveur du livre. Comme la mer, l’écriture toujours recommencée, jamais accomplie ouvre l’horizon, la romancière délivre à mots couverts son itinéraire d’écriture, de l’exil à la langue comme territoire. Contre l’inacceptable, pour sortir du silence, donner une forme au chant des opprimés et faire entendre le chant du monde, inlassablement l’écrivain exprime son amour. Mais, ce langage qu’habite l’écrivain est aussi celui des bourreaux « j’ai horreur alors », dit-elle , « je fais partie aussi et cela me tourmente ». Ainsi, ce texte entre en écho avec l’œuvre de son auteure qu’il éclaire, on entend la voix de ses héros et héroïnes, son attention et sa tendresse pour les modestes. Sans visée théorique, ce texte dessine un art d’écrire qui retiendra l’attention des amateurs, professionnels ou non, engagés dans une réflexion sur la littérature.