Danny Watts : agent spécial

Danny Watts est au porte de son rêve : il passe les épreuves d’entrée dans une prestigieuse école militaire. Sûr de ses aptitudes, il se peut retenir sa colère quand un haut fonctionnaire lui annonce qu’il ne sera pas accepté, car il est le petit-fils d’un traître. Orphelin, Danny n’a de son grand-père qu’une photographie en uniforme. Furieux de voir son avenir ruiné par un aïeul qui a abandonné sa famille et son pays, il décide de retrouver ce Fergus Watts pour lui dire ses quatre vérités. Il ignore cependant que c’est justement ce que les services secrets attendaient de lui. En filant Danny, ils retrouvent la trace de son grand-père. Ce dernier, ancien des services secrets, entraîne son petit-fils dans une course effrénée, et lui explique la vraie version de l’histoire : il était un agent infiltré dans les FARC en Colombie. Le seul à connaître sa véritable identité a pactisé avec les terroristes en échange de grosses sommes d’argent, et a laissé le monde croire que c’était Fergus qui s’était vendu au terrorisme. Petit à petit, la confiance s’installe, et Danny est prêt à tout pour faire reconnaître l’innocence de son grand-père. Mais le directeur du MI5 n’est autre que celui qui a fait plonger Fergus en Colombie, et entend bien se débarrasser des témoins gênants…
Ce roman débute par une apologie de l’armée : rigueur, entraînement, sécurité du pays, Danny compte bien en faire ses maître mots. Cependant, la situation se retourne assez vite, puisque c’est le MI5 (les services secrets britanniques en charge de la sécurité nationale) qui menace la sécurité de Danny et son grand-père, victime innocente du terrorisme et de la corruption. Les méchants ne sont finalement pas ce qu’on croit, et ce jusqu’à la fin, puisqu’un agent du MI5 s’avère être une taupe.
Le duo Danny/Fergus est amusant et touchant : le vieux routard de l’espionnage qui ose enfin affronter son destin grâce à un chien fou plein de générosité et d’espoir. Les personnages qui gravitent autour d’eux ont une réelle épaisseur, notamment le journaliste gentil mais empoté qui passe son temps à courir le scoop qui relancera sa carrière, mais n’en oublie pas les sandwichs pour autant.
Les lecteurs ont droit à de vraies leçons d’espionnage, pleines de termes techniques, de mises en situations, d’erreurs à éviter. On suit Danny dans ses progrès d’agent spécial en nous initiant avec lui.
Malgré un rythme bien tenu et haletant, l’écriture ne parvient pas à donner au roman le côté sombre et « polar » qu’on aurait aimé y trouver. Le point de vue omniscient permet au lecteur de savoir ce qui se passe du côté des poursuivis et des poursuivants, si bien que le suspense a du mal à prendre.
Enfin, ce roman surfe sur la vague des séries d’espionnage type MI6, mais dans un style justement très scénarisé, en ne profitant pas des clés offertes pas ce genre littéraire.