Dernier métro

13 février 1962, dans le contexte de la guerre d’Algérie, Daniel Châtelet assiste, dans un état mélangé d’hébétude et d’excitation, à l’enterrement des morts du métro de Charonne. Il vient de quitter son père hospitalisé, blessé dans la manifestation, et va retrouver sa soeur aînée, de retour chez son père à la suite des événements mais éloignée de leurs préoccupations. Daniel, lycéen de 16 ans, admire l’engagement paternel, communiste convaincu comme son grand-père paternel. Pour les rejoindre dans cette fraternité d’hommes, il va adhérer aux Jeunesses communistes. En signe de fierté et de reconnaissance, son grand-père lui donne un couteau, gage de son entrée dans sa vie d’homme. Sa solitude d’adolescent, son désir d’héroïsme trop grand pour lui, sa tentative ratée de lancer des tracts au lycée, tout désigne Daniel comme perdant. Il y a du Camus dans cette écriture, de l’étranger / de l’étrangeté, dans l’enchaînement des faits. Un roman âpre pour lecteur averti, sans concession mais non sans tendresse.