Et toute la ville s'éveille

Et toute la ville s’éveille. Du matin au soir, été comme hiver, Laurie Cohen et Marjorie Béal chantent et enchantent la ville, personnifiée, corps lumineux et vibrant. En vingt tableaux, la ville ouvre ses bras et ses yeux bienveillants sur un espace très rigoureusement structuré. Les lignes verticales, horizontales, se coupent à angles droits. Les parallèles rythment les pages. Peu de personnages se risquent pourtant dans cet univers coloré, de sorte que le décor paraît un peu statique en dépit du mouvement de la fumée, du passage du métro ou du mouvement du vent. En haut d’une tour, un œil suit les mouvements, tel un phare qui observe et scrute en toutes saisons. La succession de tableaux ne fait pas histoire et le plaisir de l’illustration brillante ne suffit pas à soutenir l’intérêt d’autant que le texte reprend les illustrations sur un ton surjoué. Des images séduisantes qui peinent à faire sens parce que le thème est un peu court. Toute la ville s’éveille, oui. Et alors ? a-t-on envie de dire…