J'ai envie qu'on m'aime

L’auteure Magali Wiéner excelle au moins dans deux domaines : l’exploration de l’adolescence et la nouvelle. Il importe de séparer l’un et l’autre, car les situations dans lesquelles elle place ses héros ados pourraient très bien arriver, la plupart du temps, à des adultes. Et le récit se déroule selon les règles les plus délicates du genre littéraire, chute brutale incluse. J’ai envie qu’on m’aime n’est donc pas une accumulation de micro-fictions, mais la composition bien articulée de variations autour de thématiques plus ou moins communes. J’ai identifié par exemple celle de la confiance en soi, qui sied particulièrement à la hauteur d’un jeune adulte.

Le cours de chaque texte s’adapte alors à une psychologie en construction, des interrogations constantes, des découvertes clivantes. Chacun des héros, qui utilise souvent le « je », est complètement crédible. On rit de temps en temps, on se projette régulièrement et on s’attache tout le temps. Ma nouvelle préférée est peut-être une des plus légères, mais si bien écrite : « Les pieds dans le plat », au cours de laquelle Sacha aura tout le temps de peaufiner son repas de Noël… A lire urgemment, sans oublier un autre beau recueil de Magali Wiéner, A quoi tu ressembles.