La chose perdue

Dans une ambiance grise et sordide évoquant la fin du monde, un adolescent trouve sur la plage une chose perdue. Intrigué, ce collectionneur de capsules s'en approche et passe le reste de l'après-midi en sa compagnie à fabriquer des usines de sable et à jouer au foot. Cet objet insolite (mécanique ou vivant) à carcasse rouge, muni de pinces et de pattes, semble n'appartenir à personne. Que faire de cette trouvaille ? Après avoir fui le bureau fédéral du bric-à-brac, sorte d'administration sans âme qui oublie, abandonne et efface sans laisser de trace, notre héros au cœur tendre finit par trouver une sorte de paradis perdu pour les exclus qui font tâche.

Avec un graphisme déshumanisé et surréaliste Shaun Taun nous précipite dans un monde glauque au béton omniprésent, dirigé par une société capitaliste (consumere ergo sum) qui prône l'ordre et la discipline. On comprend bien que la chose perdue dérange, elle qui donne l'impression d'être bien plus vivante que la plupart des humains à la mine dépressive de cette cité. En bonus, vous pouvez visionner un excellent court-métrage (en anglais) adapté de cet album.