Les lois de l'été

Dans un décor déshumanisé gris, au milieu de bâtiments sans ouverture que l'on imagine vides et de poteaux électriques, on aperçoit à contre-jour deux jeunes enfants, le plus grand chuchote à l’oreille du plus petit.

Par scène, une règle, son illustration, le livre raconte les aventures imaginées de ces deux garçons et les incursions fantastiques dans leur vie quotidienne.
Au même titre que les illustrations, les règles touchent à l'absurde (ne mange jamais la dernière olive de la soirée, ne perds jamais une bataille, ne fais jamais tomber ton bocal), que dire alors du rapport entre les deux sinon que les textes donnent aux aventures des enfants un certain lien avec la vie réelle. Ce sont leurs excuses à l'imagination.
Ainsi, sans savoir pourquoi ni comment, laisser traîner une chaussette rouge invoquerait un lapin géant de la même couleur : dangereux !

Alors que les scènes du début ne semblent pas ordonnées on observe dans les dernières un dispute, une séparation puis les retrouvailles des deux personnages.

L'album se termine peut-être par la seule scène réelle, les enfants regardent la télé assis dans leur salon, aux murs sont suspendus comme des tableaux les illustrations de toutes leurs aventures.
On comprend alors que les lois de l'été c'est l'histoire d'une amitié et des codes qui la régissent, ces règles que les enfants se posent, ces histoires qu'ils se racontent, ces peurs qu'ils se créent pour mieux les surmonter.

L'auteur australien Shaun Tan, à maintes fois récompensé (à lire absolument Là où vont nos pères, Dargaud et La chose perdue, Gallimard ) nous invite une fois de plus dans son univers surréaliste et vertigineux, merci à lui !