La terrible histoire de petit biscuit

Quand on est un petit biscuit de la fameuse biscuiterie Munch, on a des prétentions. Munchy, par la grâce du pâtissier, est doté d’une bouche (il parle) et de deux jambes (il court). Pas content d’être emballé, il prend la poudre d’escampette à défaut d’amandes. Las, il atterrit dans une autre boulangerie, au milieu de l’assortiment mini-budget.

Mais il y rencontre sa dulcinée, Madeleine. Puis une vieille dame les achète et ils intègrent une nouvelle boîte. Madeleine est alors avalée en petits bouts par la sorcière et il faut tous les effluves des autres gâteaux pour le consoler. Sous la houlette du biscuit militaire qui se sacrifie, Munchy parvient enfin à s’évader dans la rue enneigée. Il a froid. Un passant, le narrateur de l’histoire, s’arrête…

Magali Le Huche ose le rose bonbon et les papillotes pour sa biscuiterie gourmande. Munchy y est adorablement croqué (!) parmi ses petits copains, en contraste avec le monde cruel des gâteaux à bas prix et/ou rancis qu’il va ensuite fréquenter. La grand-mère a des airs de sorcière et ses petits-enfants ne sont que des garnements. L’illustratrice respecte le moindre détail du contrat de lecture en dessinant Carl Norac lui-même dans le terrible épilogue. Quant à l’histoire, elle enchaîne les aventures à la façon du héros d’un conte, parti à la recherche de sa destinée. Les biscuits parlent, souffrent, rêvent d’un ailleurs. Munchy subira épreuve sur épreuve avant une fin… malheureuse, donc. Un album drôle, dynamique, inventif, à croquer !