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Age-cible

Le cercle et la flèche (T. 2). Le chaos en marche

Bruno Krebs
Roman
à partir de 13 ans
: 9782070635436
8.50
euros

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 02/05/2012 14:01

Après avoir englouti le tome 1, j’ai vraiment craint que le tome 2 ne soit pas à la hauteur. Et il n’en est rien. Même si mes doutes ont persisté à certains moments, Le cercle et la flèche est un roman différent du premier, plus lent mais aussi plus complexe et violent. Une lecture dérangeante. Dans le bon sens du terme.

Nos héros sont donc “coincés” à New Prentisville, anciennement Haven, rebaptisée par Le Maire Prentis devenu Président-Tyran. Chacun va nous faire découvrir, à tour de rôle, deux facettes de la guerre qui se prépare : Todd est du côté du tyran, et Viola va, peu à peu, s’impliquer dans la Résistance qui s’organise face à lui.

Ça sonne manichéen ? Le Bien contre le Mal ? Les gentils contre les méchants ? Eh bien, ce n’est pas le cas. Tous deux vont être confrontés à d’indicibles violences et actes de barbarie. Car Patrick Ness ne ménage pas son lecteur et tous les thèmes de l’occupation, de la lutte armée et de la dictature sont évoqués, voire décrits en détail : l’humiliation, l’asservissement et la torture de l’”ennemi de l’intérieur”, le sacrifice de vies au nom de la cause… L’auteur ne nous épargne rien et tant mieux : pas de vision édulcorée de la guerre, pas d’impasse sur les dilemmes moraux qu’elle pose. Même la lutte pour la liberté et les idéaux est présentée comme telle : un combat, sanglant, pas toujours moral.

Tout le récit, assez lent au départ, tourne autour du leitmotiv de nos deux héros : On est les choix qu’on fait. Et malheureusement pour eux, heureusement pour le lecteur, Todd est loin de toujours faire les bons. Parce qu’il n’est, finalement, pas si facile que ça de résister à la collaboration quand on a beaucoup à perdre. Parce qu’on s’habitue à tout, même à la barbarie. On le voit donc petit à petit renoncer à ses convictions, commettre des actes atroces car on le lui a ordonné- c’est son excuse – et se déshumaniser. Et c’est là que c’est “dérangeant ” : Todd on le suit depuis 500 pages déjà, on l’aime bien. On essaie même de lui trouver des excuses, et pourtant, ses actes sont impardonnables, et on le sait très bien.

Patrick Ness fait donc des choix difficiles pour de la littérature jeunesse, mais nécessaires à la construction d’un récit qui tient la route, littérairement et moralement. Il nous met parfois mal à l’aise, nous sort de notre zone de confort. Il nous (r)envoie face à des questions qu’on s’est forcément déjà posées, si on a entendu parler de l’Occupation allemande, de la barbarie nazi et de la Résistance. Et les réactions des différents protagonistes sont cruellement réalistes. Pour ne pas avoir cédé à la facilité, pour cette honnêteté, merci. Pour ne pas ménager le “jeune” lecteur et ne pas lui offrir une vision idéalisée de la lutte armée, merci.

http://coffeescorner.wordpress.com/

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