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Date de publication
Age-cible

Le tableau

Album
à partir de 6 ans
: 9782723486170
14.50
euros

L'avis de Ricochet

« Le Tableau », c’est tout d’abord un très beau film d’animation franco-belge de Jean-François Laguionie, sur un scénario d’Anik Le Ray, sorti en salles le 23 novembre 2011.

L’histoire nous entraîne dans l’atelier d’un peintre, au cœur d’un tableau inachevé.
L’on y découvre un château, entouré de jardins fleuris et de, plus loin, une forêt que personne ne veut explorer car on la dit menaçante. Dans cet univers qui pourrait être enchanteur, vivent trois groupes de personnages : les Toupins qui sont entièrement peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquisses. Les Toupins, dirigés par le Grand Chandelier, un personnage narcissique et dangereux, prennent le pouvoir. Ils ont les couleurs et s’estiment donc supérieurs. Ils chassent les Pafinis du château et asservissent les Reufs.
Persuadés que seul le Peintre peut ramener l’harmonie en finissant le tableau, Ramo, un Toupin qui résiste à la dictature instaurée par son peuple, Lola, une Pafinie courageuse et entreprenante, et Plume, un Reuf qui a du mal à finir ses phrases, décident de partir à sa recherche. Ramo incarne l’avenir et l’ouverture. Il s’oppose à la manière dont son peuple traite les autres peuples jugés « inférieurs » et il est amoureux de Claire, une belle Pafinie. Ramo, Lola et Plume pénètrent dans la forêt où des fleurs splendides balisent le chemin, parviennent enfin au bord du tableau d’où ils sortent pour arriver dans l’atelier abandonné du Peintre. Ils y découvrent d’autres tableaux, d’autres personnages : des soldats pour lesquels la guerre est une chose sérieuse, une belle femme alanguie, et l’autoportrait du Peintre. Au cours de leur voyage, nos aventuriers s’interrogent : qu'est devenu leur Peintre ? Pourquoi les a t-il abandonnés ? Pourquoi a-t-il commencé à détruire certaines de ses toiles ? Comment eux, les personnages, pourraient terminer l’œuvre du Peintre et restaurer l’harmonie au sein du Tableau ?

« Le Tableau », c’est aussi un bel album, adapté du dessin animé par la scénariste elle-même, Anik Le Ray, et illustré par les images du film.
Il reprend bien sûr les principaux épisodes du film : la prise du pouvoir par les Toupins, l’histoire d’amour entre Ramo et Claire, le voyage du trio, l’atelier du peintre, la ville de Venise durant le carnaval. Mais un personnage domine le film comme l’album, c’est la jolie Lola, une jeune métis dont la conviction, l’énergie et l’audace entraînent les autres dans l’aventure et permettent de réconcilier les personnages qui ne savaient pas vivre ensemble.

Le film et son prolongement de papier sont tous les deux intéressants et très beaux graphiquement. Ils s’adressent à des enfants mais séduisent aussi les adultes car les thèmes traités et les questions posées sont multiples. Ils interrogent sur la création et les relations qu’un artiste entretient avec ses personnages. Ils font également réfléchir sur le vivre ensemble et le racisme.

Pour prolonger cette présentation, voici la note d’intention rédigée par le réalisateur du film, Jean-François Laguionie, lors de la sortie du film :
« Le scénario d’Anik Le Ray confronte des personnages peints, sortis de leur tableau, à un univers « réel », l’atelier du Peintre. Nous avons cherché à justifier cette rencontre de façon naturelle et non esthétique : les aventures d’un peintre avec sa création est un sujet à la fois trop merveilleux et trop profond, pour que l’on s’amuse à mélanger des images pour le plaisir. Mon intention principale était de rendre cette aventure incroyable parfaitement crédible pour un film tous publics. Plusieurs éléments y ont contribué : le souci de garder l’unité de l’œuvre du Peintre à travers les différents tableaux que nos personnages traversent. Cette œuvre imaginaire, je l’ai située dans les années 1920, 1930. Le talent du décorateur, Jean Palenstijn, nous assure un équilibre entre un superbe style pictoral et un espace nécessaire à la mise en scène et aux différentes aventures. Un rendu sur les personnages en mouvement peut imiter la peinture à l’huile, sans donner un volume 3D. Le rendu 3D, en revanche, doit approcher la réalité de façon impressionnante dans le traitement de l’atelier. Rémi Chayé a assuré la direction des équipes de développement chargées de cette confrontation passionnante. Nous ont aussi aidés la qualité des voix, surtout pas caricaturales, avec un jeu naturel des comédiens prenant les personnages très au sérieux ; puis la musique : Pascal Le Pennec, responsable de la bande musicale du film, s’est ingénié à créer une sorte de palette musicale en accord avec celle du Peintre. C’est la première fois que je travaille avec ce compositeur, qui a su immédiatement entrer dans le film et s’accorder à mon univers.
La dernière partie du film, à l’extérieur de l’atelier, est réalisée en prise de vue réelle. Le travail sur les personnages est considérable, car les Toupins, les Pafinis et les Reufs sont nombreux … et capricieux. Ils sont issus du pinceau du Peintre, mais celui-ci les a abandonnés. Ils ont donc développé leur propre caractère et pour certains, la quête du créateur n’a pas le même sens que pour d’autres. C’est l’aspect le plus intéressant selon moi de cette histoire. Elle nous renvoie à nos propres interrogations sur l’existence et sur la liberté. Le choix de se peindre soi-même, celui de chercher plus loin. Un aspect du film que nous avons tenté d’évoquer en souriant, sans alourdir les autres niveaux de lecture. »

Présentation par l'éditeur

D'après le film de Jean-François Laguionie

Dans un tableau abandonné par son peintre vivent de petits personnages : les Toupins sont entièrement peints, les Pafinis à moitié peints, les Reufs ne sont que des croquis. Tant que chacun pense qu'il sera fini un jour ou l'autre, tout va bien. Mais une terrible rumeur se répand dans le Tableau : le peintre ne viendra plus ! Dès lors, les Toupins

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