Les animaux de Palm Springs

Bienvenue à Palm Springs, un oasis à starlettes en quête de tranquillité au milieu du désert sud californien. Grattant misérablement sa guitare, un pauvre coyote au ventre vide se souvient de ses années de gloire à la tête du groupe de rock The Lonely Cactus. En apprenant la présence d’Elvis dans la ville, le coyote échafaude un plan : reformer son groupe puis s’introduire chez la star du rock’n’roll afin de lui voler des chansons. Rêvant déjà de son futur succès musical, il se met à la recherche des autres membres disséminés à travers Palm Springs. Coyote, raton laveur, chat sauvage, chien de prairie ainsi que serpent à sonnette formeront alors une pyramide animale dans une réinterprétation des Musiciens de Brême afin de faire fuir le King de sa villa. Toutefois, le plan se révélera inefficace et Elvis comprendra rapidement la véritable intention des comparses. L’issue inattendue en sera d’autant plus savoureuse.

Tout en reprenant les thèmes du conte des frères Grimm, les auteures prennent soin de les utiliser dans un contexte plus actuel, rendant le propos d’autant plus pertinent. La menace de mort qui plane sur les animaux de Brême en raison de leur âge avancé se transforme en une certaine gentrification malheureuse pour Les animaux de Palm Springs, qui peuplaient autrefois le désert avant l’invasion des humains : le chat sauvage, par exemple, accepte de se faire vêtir en poupée par sa maîtresse par goût des canapés moelleux.

Visuellement, le lecteur se retrouve projeté dans une Amérique du milieu du XX^e siècle, une époque foisonnante pour Palm Springs, notamment au niveau architectural. Différentes maisons de style comme la série des Swiss Miss ou encore le Honeymoon Hideaway dans lequel réside Elvis servent donc de décor (magnifique par ailleurs !) à l’aventure rocambolesque du coyote et ses amis.

Que ce soit pour l’originalité de la réécriture d’un classique ou pour la qualité des illustrations tout à fait sublimes, un véritable coup de cœur pour ce petit bijou qui mérite vraiment le détour.