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Date de publication
Age-cible

Les Mots, ça m’est égal

Mélanie Cuvelier
Roman
à partir de 14 ans
: 284865189X
8.00
euros

L'avis de Ricochet

Jeanne, dix-huit ans, est à l’hôpital psychiatrique après une tentative de suicide. Comment en est-elle arrivée là ? Pourra-t-elle s’en sortir ?
La narratrice n’est pas révoltée, pas passive non plus. Elle nous raconte en de courts chapitres (quelques pages) son quotidien à l’hôpital, rythmé par les sorties dans le parc, les repas, les rendez-vous avec les médecins. Elle a beaucoup de temps inoccupé et nous livre un fil de pensées décousues sur sa famille, sa façon d’être au monde : quantité de clés de compréhension se donnent peu à peu, dans des réflexions parfois profondes (« Une fois nommé, on ne peut plus s’inventer. », p. 57). Des petits intermèdes en italique, numérotés, et que Jeanne appelle « pour mémoire », expliquent sans suivi chronologique précis ce qui s’est passé avant l’internement. Ils finiront par expliquer clairement la situation actuelle, dans des dernières pages violentes, rapides. Cette capacité de formalisation signe le début de la guérison psychologique de la jeune fille, qui a compris qu’elle devait être sa propre « mère imaginaire ». De même, au cours du roman, elle était passée de « la femme/l’homme d’où je suis née » (quand on sait la fin, la formule prend tout son sens), de l’anonymat répété d’ « une visite », à des prénoms : le lecteur croise Alfred, Ingrid, Louise, beaucoup plus handicapés que Jeanne. Leurs difficultés les rendent touchants, et ils replacent, le temps aidant, Jeanne dans la vie, vers les autres. L’écriture de Mélanie Cuvelier est soit en phrases longues qui expriment un malaise débordant (procédé peut-être facile quoique ici poétique), soit en déclarations hachées et définitives où le « je » se répète. La langue surprend aussi, inversant les termes, détournant les sens premiers (« Ce qui console, c’est de courir aussi fort qu’on peut jusqu’à évanouir le monde, les gens, le bruit, la violence », p. 21). L’auteur, dont c’est le premier roman, se destine au métier de psychologue clinicienne, et le thème de son œuvre flirte avec le cas d’école. Fort heureusement, elle s’en échappe grâce justement à cette beauté formelle, les mots du malaise, attendus, étant agencés de façon nouvelle et très belle.

L'avis des internautes

Les avis exprimés ci-dessous n'engagent que leurs auteurs
le 07/24/2008 11:44

Superbe livre que j'ai dévoré avant de l'offrir à une amie et de m'en racheter un deuxième car envie de le relire