les voyages extraordinaires sur les terres du comte Dracula

Quatrième incursion dans les Voyages extraordinaires qu’Arthur Ténor inaugurait en 2007 avec Voyages extraordinaires au royaume des Sept Tours.
Le voyageur, héros de la série, est un jeune Terrien, Thédric Tibert, qui devient parfois malgré lui, explorateur des territoires de l’imaginaire. Les scientifiques du monde de Thédric ont trouvé le moyen d’envoyer des humains dans l’Imaginaire grâce à un transfert quantique. C’est la porte ouverte, vertigineuse, pour accéder aux univers des livres, de la littérature, des écrivains.
Après quelques aventures périlleuses et extravagantes, Thédric a décidé d’abandonner ses pérégrinations. Il coule à présent des jours heureux en compagnie de l’elfe qu’il aime éperdument, rencontrée lors de son premier voyage. Avec Lizlide, il vit dans la forêt d’Emeraude, loin du bruit et de la fureur de la vie réelle.
Quand il reçoit la visite de son ancien commandant, il sait que la quiétude est terminée. La mission qu’on lui propose : partir à la recherche de Clara Blinker, la fille du président de la banque mondiale. Elle devait se rendre à London Victoria afin d’y rencontrer Sherlock Holmes et, par erreur, a été transférée dans le château du comte Dracula. Depuis, elle ne donne plus aucune nouvelle. Thédric doit s’assurer que la jeune femme n’a pas été contaminée par le vampire issu de l’imagination de Bram Stoker.
Arthur Ténor développe dans cette bonne série des univers très riches où l’on a le plaisir de côtoyer des personnages issus du patrimoine littéraire, de la fantasy et du monde réel. Ils évoluent dans des mondes parallèles qui communiquent grâce aux progrès de la physique, et qui doivent aussi construire les bases de relations diplomatiques étonnantes puisque se rencontrent réel et imaginaire. La mise en abyme est passionnante de ce point de vue là. Ajoutons à cela une écriture élégante et fluide et un sens aigu du récit, où les rebondissements se succèdent à un rythme soutenu. Enfin, les personnages, quels qu’ils soient, sont complexes et se débattent dans toutes sortes de contradictions. Cela ajoute, évidemment, de l’intérêt, à ce très bon roman.