Ma maison...

Dans son livre, Eric Battut nous invite à faire le tour du monde des maisons.
A chaque double page, c'est un enfant emblématique qui se présente, parle de sa maison et donne quelques indications géographiques et poétiques.
En Suisse : « Je suis Guillaume, j'habite un chalet sur le flanc d'une montagne, au grand air. Ma maison sent bon ; elle sent le bois, la forêt et ses mystère. »

En Grèce : « Je suis Aristote. Ma maison brille comme une perle au soleil. Dans la courette pousse un figuier de barbarie. Viens donc chez nous en goûter les fruits ! »

En Slovaquie : « Mon nom est Matteo. Nous arrêtons de voyager où bon nous semble, notre roulotte sur le bord du chemin : mais nous suivons une route sans fin. »


Eric Battut prend le parti de dessiner des maisons isolées, chacune étant seule dans son immense paysage monochrome, chacune étant habitée par une famille de trois personnes, la mère, l'enfant et le père. Chaque illustration montre le père qui part en voiture, en kayak, à dos d'âne ou à pied tandis que la mère, l'enfant et le chien lui font un signe de la main. Il n'y a que sur la dernière page que tous les enfants du monde se retrouvent « quelque part... Nous sommes les enfants du pays, nous sommes les enfants poètes. On joue à faire semblant, sauf pour faire voltiger notre cerf-volant. Viens, on t'attend ! »


Au-delà des illustrations magnifiques dont Eric Battut est coutumier, cet album me pose problème : pourquoi l'auteur sort-il systématiquement les maisons de leur contexte villageois ou citadin ? Pourquoi décide-t-il de faire partir le père, laissant sa femme et son enfant encore plus seuls sous l'immense ciel ? Il n'est pas toujours nécessaire d'analyser un livre pour l'apprécier ou le faire partager, mais dans ce cas, il me semble difficile de passer sous silence les points cités et il me semble encore plus ardu de comprendre leur raison d'être.