Maman, j'ai peur

Grégoire, 16 ans, préfère passer ses vacances d’été dans son bled déserté, plutôt que d’accompagner ses parents en Irlande. Elodie, sa sœur aînée, a pris la même option que lui et profite de sa liberté pour retrouver Ludovic, son amoureux. Grégoire espère lui-aussi rencontrer l’âme sœur. Son secret espoir se réalise lorsqu’il aperçoit Anca pour la première fois. Plutôt pugnace, l’adolescent fou amoureux prend de gros risques pour la revoir. Après des heures de filature, la vérité se révèle dans toute son insupportable cruauté : la jeune fille habite un squat sordide en compagnie d’autres enfants, sous la coupe d’un homme et d’une femme qui n’hésitent pas à lever la main sur eux s’ils ne rapportent pas suffisamment d’argent. Anca supporte son calvaire grâce à Tereza, une autre adolescente roumaine enlevée à ses parents alors qu'elle était enfant...

On découvre, en alternance, le récit de Grégoire (un adolescent français de la classe moyenne) et celui de Tereza, (une jeune Roumaine vendue à 9 ans «au Serpent», le chef d’une puissante organisation criminelle). Le premier vit une adolescence dorée, la seconde un enfer. Trimbalée, comme un vulgaire colis, d’un endroit à l’autre de la France, cette jeune fille est formatée pour répondre aux exigences. Considérée uniquement comme un objet, un bien qui rapporte, elle n’a pas d’autres choix que de subir (sans espoir de s’en sortir) son triste sort.

Jean-Paul Nozière s’est inspiré de faits réels - le démantèlement du réseau Hamidovic en 2010 - pour écrire ce roman implacable et douloureux qui dénonce un système mafieux toujours d'actualité.